samedi 7 mars 2009


Suivie post-opératoire (immunosuppresseurs) :

Techniquement , la greffe de rein est aujourd'hui considérée comme une opération de routine. Le patient reste une journée aux soins intensifs, puis est transféré dans une unité de soins classique ou il séjournera 2 à 4 semaines. La plupart du temps, le nouveau rein fonctionne à nouveau normalement dès sa mise en place. Dans 20 à 30% des cas, le nouvel organe tarde à être parfaitement opérationnel. Le cas échéant, les patients sont encore dialysés pendant cette phase de transition. Pour prévenir le rejet du nouveau rein, des immunosuppresseurs sont administrés déjà avant l'opération.

Certains médicaments sont utilisés pour éviter le rejet ; tel que le Cellcept qui contient une molécule appelée mycophénolate mofétil. Cette molécule se transforme dans notre intestin pour devenir l'acide mycophénolique actif. Cet acide a été découvert dans des champignons microscopiques appartenant à l'espèce des penicillium. Il est utilisé pour prévenir le rejet de greffe depuis le milieu des années 90. Pour résumer, ce médicament bloque une enzyme qui intervient dans la fabrication d'un des constituants de l'ADN : guanine. Celle-ci manquant, l'ADN des cellules ne peut plus se dupliquer et la prolifération cellulaire caractéristique de la réaction immunitaire du rejet devient impossible.

Les sortes d'immunosuppresseurs:
La cortisone :

Elle se prend de préférence le matin au petit déjeuner.
A forte dose, elle peut avoir des effets secondaires :
mal à l'estomac, énervement, augmentation de l'appétit et diminution de la croissance ;
Elle peut faire prendre du poids et elle peut faire pousser les poils.
Mais ces inconvénients disparaissent à faible dose.

La ciclosporine : (SANDIMMUN)


Elle se prend matin et soir.
Elle existe en sirop et en gélule.
La dose est adaptée à chacun en fonction de son taux dans le sang.
(prise de sang faite le matin avant de prendre la CICLOSPORINE)
S'il y en a trop c'est dangereux pour le rein et cela peut faire monter la tension.
Elle peut avoir des effets secondaires (gonflement des gensives, pousse des poils).

Le sérum anti-lymphocytaire : (Thymoglobuline, Lymphoglobuline) ou les anticorps monoclonaux (OKT3)

Ils se donnent par voie intraveineuse pendant quelques jours au début de la greffe ou au moment des crises de rejet.

IV. Le rejet et autres complications

La principale complication de la greffe d'organe, en l'occurrence la greffe de rein, est le phénomène de rejet. En effet malgré les examens médicaux avant l'opération ainsi que le suivie post-opératoire les cas de rejet sont encore très fréquent.
Mais qu'est ce que le rejet?

Réaction immunitaire :

Le rejet est une réaction immunologique du receveur contre l'organe greffé, ce dernier est reconnu comme étranger par l'organisme. Cette réaction est très proche de celle générée au cours de la défense contre une infections, ici le greffon joue le rôle du virus ou de l'agent bactérien infectant. Ainsi les défenses de l'organisme se mobilisent, ce phénomène est appelé défense immunitaire. Les principaux acteurs de ce processus sont les anticorps et les lymphocytes T.

Pour comprendre ce phénomène il faut savoir que chaque individu possède un système immunitaire. Le système immunitaire d'un organisme est un ensemble coordonné d'éléments qui permet de déterminer le «soi» du «non-soi», soit d'éviter toute intrusion d'un antigène, molécule identifié comme étrangère à l'organisme.
La réaction de l'organisme face au greffon issu d'un Donneur non apparenté provient donc de la différence du système HLA (human leucocyte antigen) antigènes présents dans la plupart des tissus de l'organisme. En effet, lors de la transplantation (ou même plus tard après la greffe) , le système HLA porté par le greffon peut être reconnu comme étranger par l'organisme de l'individu greffé. Ainsi se met en marche la réaction immunitaire qui va causer la destruction du greffon.
Le lymphocyte est l'une des catégories de globule blanc présent dans le sang humain permettant de reconnaître un corps étranger à l'organisme. Il existe 3 types de lymphocyte :

- Les lymphocytes B ou LB sont des cellules qui, lors de l'intrusion d'un corps étranger, se multiplient et se transforment en plasmocytes, ce phénomène est appelé la différenciation. Néanmoins certains LB vont rester en «mémoire» afin de prévenir une nouvelle intrusion d'un même antigène. Les plasmocytes vont sécréter des anticorps qui vont former les complexes immuns antigènes-anticorps afin de neutraliser les antigènes. Par la suite ces complexes immuns seront détruit par phagocytose.

- Les lymphocytes 4 ou LT4 se multiplient et sécrètent des interleukines (IL) qui permettent de stimuler la production et la différenciation des LB et LT. Tout comme les LB certains LT4 sont mis en mémoire.

- Les lymphocytes 8 ou LT8 activés se multiplient et se différencient eux aussi à leurtour en LT cytotoxique capable de détruire les cellules présentant les mêmes antigènes. Ceux ci vont lyser la cellule cible infectée. Les débris cellulaires restants vont être éliminés par phagocytose.

Les différents types de rejet:


Plusieurs formes de rejets existent. Elles se caractérisent par leur moment de survenue plus ou moins précoce après la greffe,par les types de lésions constituées au niveau du greffon. Dans tous les cas, ces rejets mettent en péril la fonctionnalité du greffon. C'est ainsi qu'il faut distinguer :

Le rejet chronique est la principale cause d'échec des transplantations. Le rejet chronique s'installe au cours du temps pour aboutir à une perte de l'architecture du greffon qui progressivement devient le siège d'une fibrose, transformation fibreuse de certains tissus. aboutissant à la perte progressive des fonctions de l'organe greffé.

Le rejet aigu survient à partir du 4è jour post-greffe et se traduit par des signes généraux, fonctionnels et biologiques qui varient selon l’organe transplanté. Un traitement est donc mis en place pour faire face au système immunitaire du patient.
Le rejet aigu peut causer la destruction d’une partie du greffon. Un traitement immunosuppresseur s’impose.

Le rejet suraigu survient dans les heures qui suivent la transplantation et se manifeste sous la forme d'un infarctus du greffon (oblitération des vaisseaux qui irriguent l'organe).
Ce type de rejet est essentiellement dû à des anticorps pré-existant chez le Receveur et dirigés contre les antigènes de transplantation portés par le greffon.
Il est manifesté par la mort du greffon presque immédiatement après son introduction à l’organisme du malade. Ce rejet est causé par l’existence d’anticorps surtout chez des femmes aux grossesses multiples, ou des personnes ayant déjà subit une greffe.
Actuellement, les cas de rejet suraigu sont rares puisqu’on procède à une vérification systématique d’absence d’anticorps avant toute greffe.

Autres complications :

Parmi les nombreuses complications possibles suite à une greffe de rein on peut citer les complications secondaires.

-La nécrose tubulaire aigüe qui est l'une des plus fréquente. Elle est marquée par l'absence de reprise de diurèse après la greffe soit de l'incapacité d'élimination de l'urine dans son ensemble.
Elle est due à des lésions ischémiques du cortex rénale. Néanmoins elle se résolvera au bout de quinze jours à trois semaines, une période où le patient devra être dialysé.
-Les infections pulmonaires sont elles aussi fréquente. Elles sont marquées par une toux mais nécessitent parfois une intubation du patient. Ces infections surviennent entre le 30è et 60è jour.

Puis on peut citer les complications tardives.

-L'hypertension artérielle, le débit sanguin est trop importante qui amène à une tension supérieure à sa normale.
-Urinome: accumulation de l'urine autour du rein.
-Infection, les infections sont plus fréquentes chez les transplantés rénaux que dans la population générale. Elles sont de deux ordres :
- bactériennes : Dans ce cas il s'agit essentiellement d'infections urinaires récidivantes.
- virales : dans ce cas il ne s'agit pas d'infections à germes viraux habituels (virus de la grippe), cette infection se manifeste sous forme de néphropathie interstitielle avec dégradation de la fonction rénale.

-Récidive: certaines maladies rénales ayant conduit à l'insuffisance rénale terminale peuvent récidiver sur le greffon et en détériorer la fonction, entraînant alors généralement la perte du greffon. Il est à noter que ces affections, dont les récidives sont imprévisibles et d'évolution lente, ne représentant pas des contre-indications à la transplantation.

Synthèse :

Il est donc sûr aujourd’hui que la transplantation rénale est le moyen le moins coûteux et le plus pratique pour combattre les problèmes rénaux. En effet comme on a pu le démontrer le rein est un organe très important. Autant pour son rôle de filtre que pour son rôle de régulateur de tension.
Bien sur la transplantation est une méthode complexe. Elle nécessite de nombreux examens, peut être parfois une épreuve douloureuse, autant pour les familles que les patients eux même mais la transplantation offre une espérance de vie plus longue.
Cependant de nombreux problèmes s’opposent a cette méthode. Les complications suites a cette opération sont déjà très nombreuses mais ajouté a cela il existe le problème de pénurie d’organes. En effet, 350 patients sont en attente d'une greffe de rein au CHU de Toulouse. 120 personnes, par an se rajoutent sur la liste d'attente, il est donc impossible de subvenir à tout les besoins de transplantation rénale. On a pu donc dénombré en 2007, 227 décès dû à un manque de greffons.
De plus certains courants religieux semblent opposés au donc d'organe par exemple l'hindouisme & le shintoïsme.

Que l'on ait une conviction religieuse ou non, n'influe évidemment pas sur les notions de fraternité, d'amour, de dignité et de respect.

Sources de recherches :

http://www.wikipedia.org
http://www.endometriose.ch
http://www.universalis-edu.com
http://www.transplantation.net
http://www/france-adot.org
http://www.rein.ca
http://www.oodoc.com
http://www.renaloo.com
http://tpegreffe.skyblog.com
http://www.greffedevie.fr
http://www.ouest-transplantation.org/
http://www.agencedelabiomedecine.com

Livre d'SVT de Terminale S (édition Bordas)

Guides de l'agence de biomédecine :
- Don d'organes : donneur ou pas,
- La greffe à partir d'un donneur vivant peut être une solution,
- Le don, la greffe et moi...

Remerciements

Nous tenons tout d'abord à remercier le docteur Sallusto, spécialisé en chirurgie rénale au CHU Rangueil de Toulouse qui a accepté de nous rencontrer afin de nous permettre d'avancer dans nos recherches. Ainsi que le néphrologue Zannier de la clinique du Pont des Chaumes avec qui nous avons eu un entretien.
Merci aux professeurs qui nous ont encadrés & nous ont aidés au cours de l'année.

Anne-Sophie Pépin, Camille Delcol, Océane Gachet & Aurélie Savignac